Afsar Ebrahim: Pogba, Fernandes et Cavani peuvent faire basculer la finale

L’ancien gardien de but de Manchester United, Gary Bailey, reconverti en ‘pundit’ du football pour BeInSport Miami aux Etats-Unis, participera à un Webinar mercredi prochain juste avant la finale de la Ligue Europa entre United et Villareal, avec deux fans clubs officiels mauriciens, à l’initiative de KICK Advisory Services. C’était l’occasion rêvée pour interviewer le directeur de KICK, Afsar Ebrahim, 54 ans, et die hard fan des Red Devils.

Afsar Ebrahim, comment êtes-vous tombé dans la marmite du ballon rond ?
C’est l’héritage de papa, feu Azize Ebrahim, il était encore plus fan de United que moi. C’était un vrai passionné du football en général, il pouvait regarder n’importe quel match et évidemment, il n’en ratait jamais un des Red Devils. Alors que moi par exemple je ne pourrais jamais regarder un match de Liverpool ! (rires)

A quel moment vous êtes-vous senti dans la peau d’un supporter de Manchester United ?
Je peux dire que je suis fan de Manchester depuis toujours, autant que je me souvienne. A cette époque, il n’y avait pas de télé, on ne regardait pas les matches. On était scotché à BBC Radio pour suivre les matches. Mon premier poster c’était celui de Manchester Utd champion de D2 1975. Je dévorais les magazines ‘Shoots’ avec appétit, c’était ma lecture préférée (et surtout pas de livres de littératures anglaises, bien que tout le monde insistât là-dessus !). J’ai aussi beaucoup joué au Subutteo, un jeu que les jeunes ne connaissent pas maintenant ; cela m’a permis d’apprendre la tactique en football.

Bailey a brillé pendant la finale de FA Cup 1985 avec Manchester Utd.

Et un beau jour, vous vous retrouvez au fameux théâtre de vos rêves… Old Trafford !
(ses yeux pétillent) Oui, quand on va là-bas c’est quelque chose. J’ai eu la chance d’aller plusieurs fois à Old Trafford. C’est une atmosphère unique. J’y suis allé souvent quand je faisais mes études en Angleterre entre 1985 et 1990. Je vivais à Londres donc je voyais des matches de United quand ils venaient à Arsenal, Tottenham ou Wembley pour des finales. De retour à Maurice, je n’ai plus raté aucun match de United. J’étais membre du fan club officiel en Angleterre, j’achetais le magazine officiel et j’ai continué à suivre leur actualité en lisant Times et Telegraph. Ensuite, c’est devenu un genre de tradition de me rendre à Old Trafford une fois par an pour voir un ou plusieurs matches. J’ai aussi assisté à trois Coupes du monde et à des matches en Espagne et en Allemagne.

Votre métier de Chartered accountant vous a aussi permis de faire de belles rencontres et notamment de vous lier d’amitié avec une ancienne gloire des Red Devils, Gary Bailey. Comment l’avez-vous rencontré ?
Avec le temps, j’ai commencé à me passionner pour le business du football. J’étais très intéressé de savoir comment ça marche et j’ai lu plusieurs livres qui sont devenus des sources d’inspiration, comme un livre sur le leadership écrit par Gary Bailey qui s’appelle ‘Succeed under pressure.’ Gary Bailey, it’s more than football. C’est peut être le premier diplômé qui a joué pour United. Il a fait des études et est devenu Executive Coach pour apprendre à des CEO comment faire du management sous pression, tout comme son épouse, Michelle McLean. J’avais beaucoup d’admiration pour l’ancien joueur, qui a été légendaire pour nous en FA Cup, et aussi le coach qu’il est devenu.

Afsar Ebrahim est né en 1966, la même année que l’une de ses idoles,
Eric Cantona, dont une effigie trône sur son bureau.

C’est comme ça que vous les faites venir à Maurice pour une série d’activités corporate et de coaching en 2016 et aussi réaliser un rêve de fan de Manchester Utd…
Oui, à l’époque je travaillais pour BDO (voir hors-texte) et nous l’avons fait venir pour plusieurs activités. Depuis, nous nous sommes liés d’amitié et je lui parle régulièrement. C’est la raison pour laquelle KICK sponsorise le Webinar de mercredi prochain de concert avec les deux fans clubs officiels de Man Utd à Maurice, c’est un cadeau pour les fans. Et ce n’est qu’un début, on espère organiser d’autres belles choses encore avec mon partenaire Pierre d’Unienville qui a fondé KICK Advisory Services avec moi et qui est aussi un ‘die hard’ de United.

L’actualité récente de votre club fétiche c’est aussi la lourde défaite à domicile contre Liverpool 2-4, qui a relancé les Reds dans la course au Big 4. Est-ce que cela vous a empêché de dormir ?
Mo ti conné nou pou perdi. Cela ne change rien pour nous. Manchester United était assuré de sa 2e place et l’équipe était fatiguée avec tous ces matches dans un délai aussi serré. J’espère que l’équipe va récupérer un peu car la finale contre Villareal ne s’annonce pas facile. La fraîcheur physique sera un facteur clé de ce match.

Afsar Ebrahim avec sa fille Henna à Old Trafford.

Comment voyez-vous cette opposition avec le ‘Sous-marin jaune’ ?
Sans Maguire ce ne sera pas facile. Et puis Unai Emery c’est quelqu’un dont il faut se méfier. C’est un bon tacticien. Il a de l’expérience dans cette compétition. La façon dont les Espagnols ont éliminé Arsenal doit nous inciter à la prudence. Pour moi, ce match peut basculer grâce à trois joueurs : Pogba, Fernandes, Cavani. Ces trois-là ont la capacité de transformer un match et je pense qu’ils répondront présent.

Vous êtes un pro Olé Gunnar Solskjaer ou un anti ? Il ne fait pas encore l’unanimité chez les fans n’est-ce pas ?
Oui, beaucoup de fans l’ont critiqué. Souvent unfairly car il sait tirer le meilleur de ses joueurs. Ce n’est peut-être pas un grand tacticien, mais il amène beaucoup de choses positives, on sent que l’équipe est sur la bonne voie. Il fait aussi une fixation pour aligner McTominay et Fred en même temps, alors que ce n’est pas la bonne formule comme l’a dit Roy Keane (qui dit que ces deux-là n’ont pas le niveau pour jouer à Man Utd). Les joueurs ne sont pas constants non plus. Comme Anthony Martial qui n’est pas à la hauteur bien qu’Olé lui ait donné plusieurs fois sa chance.

Quel joueur pourrait faire la différence devant selon vous ?
(Sans hésiter). Harry Kane. Si United prend Harry Kane, on est champion la saison prochaine.

Pour retrouver un effet à la Robin van Persie du temps de Sir Alex Ferguson ?
Exactement. L’équipe mancunienne actuelle est déjà bonne, si vous lui ajoutez un buteur régulier, pas comme Rashford, mais come Kane, je suis sûr que Manchester sera champion. N’oubliez pas la tradition selon laquelle les anciens de Tottenham viennent gagner des titres chez nous, comme Sheringham, Berbatov ou Carrick… (rires)

Quel est votre favori pour la finale de la Ligue des champions 100% british ?
Chelsea. Un seul joueur peut faire la différence dans cette finale. N’Golo Kante.

L’Euro démarre le 11 juin prochain. Quel est votre favori ?
(il marque une pause) L’Angleterre. On dit souvent qu’ils sont favoris à chaque grande compétition et ils n’arrivent pas à ‘deliver’ par la suite, c’est vrai. Mais les demi-finales et la finale auront lieu à Wembley et ils ont de très bons éléments. Une finale Angleterre-France serait idéale…

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